J’avais 21 ans lorsque Jean-Paul Cathala m’a proposé de jouer le rôle de Madeleine Béjart dans ce spectacle qu’il a pensé comme du théâtre-école. Nous étions quatre très jeunes comédiens et cette expérience nous a appris le métiers : le travail d’acteur mais aussi les tournées avec la rencontre du public adolescent, intransigeant, qui exige le meilleur. Cette aventure fabuleuse restera gravé dans nos mémoires. Pour parfaire notre formation, Jean-Paul Cathala nous a proposé de faire un travail de cinéma en adaptant la pièce en téléfilm.

A la charnière de l’automne et de l’hiver 1645, une charrette, tirée par des bœufs, chargée de bribes de décors, de malles d’osier quitte Paris. Un jeune-homme de 23 ans marche devant, rempli d’une fierté un peu absurde. Il s’appelle Jean-Baptiste Poquelin. Il ne reviendra à Pa-ris que dans 14 ans, presque 15 et on l’appellera alors Molière. Entre temps il aura parcouru les “provinces” comme on dit et il sera devenu un très bon comédien, un meneur de troupe formidable et un écrivain aux belles promesses. Mais rien de tout cela n’aurait pu se faire sans Madeleine Béjart sa com-pagne, sans la tribu des Béjart tous comédiens très populaires, sans les amis de rencontre, sans les poètes qui lui apprirent à rimailler et surtout sans ces fameuses “provinces” dont on médit tant et qui l’ont tant enrichi. Entre conférence et représentation théâtrale, c’est ce parcours que les comédiens de ce documentaire – théâtre propose, parcours en partie rêvé, puisque de grandes lacunes ne nous permettent pas de reconstituer tout le périple.

Enregistrer

Enregistrer